Depuis quelques semaines, l’évolution rapide de l’intelligence artificielle (IA) et générative inquiète et ne cesse de faire parler. Aujourd’hui, il en existe plus de 10 000 (OpenAI, Adobe Firefly, Copilote…) et certaines sont capables de générer des images complexes, y compris des détails comme les mains ou l’écriture. L’IA fait donc naître une inquiétude légitime : est-ce la fin des métiers créatifs ?
Pourtant, loin de les remplacer, l’IA s’impose plutôt comme un outil puissant qui, bien maîtrisé, peut enrichir le potentiel créatif.
L’IA au service des métiers créatifs
Un processus créatif peut être très long. Et c’est justement là que l’IA peut intervenir. Cet outil extrêmement puissant aide les créatifs tout au long du processus. En effet, il permet d’automatiser certaines tâches répétitives, comme la création de maquettes. L’objectif n’est pas de laisser l’IA faire le travail à la place du créatif, mais de l’utiliser pour optimiser le flux de production.
Car l’IA, malgré ses avancées, n’est pas encore capable de transmettre des émotions profondes ou de saisir toutes les subtilités d’une intention artistique. C’est là que l’expertise humaine devient irremplaçable. Car l’objectif n’est pas seulement de créer un résultat « beau », mais un résultat qui a du sens, qui véhicule un message et qui répond à une vision artistique.
La maîtrise de ce nouvel outil
Aujourd’hui, un simple prompt ne suffit pas. Pour obtenir un résultat pertinent, il est nécessaire d’intégrer des références artistiques et d’avoir une solide culture artistique. Romane Ruskoné, intervenante en IA générative & créative à e-artsup Paris explique que, tout comme un directeur artistique guide un shooting photo avec des images de référence et une intention claire, il faut guider l’IA avec précision. C’est en définissant l’éclairage, l’intention, le cadrage, l’émotion souhaitée que l’on parvient à des résultats pertinents. Bien qu’elle ne donne jamais le résultat escompté du premier coup, comme l’explique Bao Linh Kyandi Nguyen, étudiante en 4e année de Direction artistique à e-artsup Paris. Pour elle, le résultat donné par l’IA nécessite des ajustements, des nombreux essais et de la retouche. Bao Linh modifie au moins 50% des images générées par IA pour atteindre le résultat voulu.



Comme pour tout outil, une maîtrise technique est indispensable. Aussi, l’utilisation de l’IA est une compétence qui s’apprend. Par exemple, pour faire de belles photographies, il ne suffit pas d’avoir un bon appareil photo, mais il faut apprendre à s’en servir.
Une posture de recherche en design fondée sur l’humain
Mais il ne suffit pas de savoir manipuler ces outils : il faut aussi comprendre ce qu’ils reproduisent. Car si l’IA génère des images, elle le fait à partir de bases de données composées de représentations humaines déjà existantes. Ce processus amplifie les stéréotypes visuels et les conventions perçues comme “normales”. C’est ici que la posture du designer-chercheur entre en jeu.
Dans nos formations, chez e-artsup, nous intégrons cette réalité de manière concrète. D’abord avec des cours sur l’IA pour apprendre à l’utiliser, mais aussi à développer un esprit critique. C’est également dans cette logique que s’inscrit la création du Mastère Professionnel : IA Générative & Pensée Créative. Une formation qui propose à nos étudiants d’apprendre à maîtriser ces outils intelligemment, de manière créative et stratégique.
Le design ne se contente pas de produire des formes : il interroge le sens des images, les perceptions culturelles, la représentation des corps, des émotions, des récits. C’est une démarche critique et empathique, ancrée dans l’analyse des usages, des publics, des contextes sociaux et culturels. Une IA ne perçoit pas : elle recalcule. Le designer, lui, observe, ressent, dialogue.
Cette approche sensible et engagée fait partie intégrante de l’enseignement à e-artsup. Les projets menés avec les étudiants reposent sur l’écoute, l’expérimentation et l’analyse de terrain. C’est cette posture réflexive qui leur permet d’aller au-delà de la performance technique pour imaginer des réponses pertinentes, durables et humaines.
La réalité du monde professionnel
Aujourd’hui, l’IA dans les métiers créatifs est une réalité du monde professionnel. Elle est déjà présente dans de nombreux studios, agences et entreprises. Plutôt que de la percevoir comme une menace, les directeurs artistiques et les créatifs ont un intérêt à l’intégrer parmi leurs outils. Grâce à l’IA, ils peuvent se libérer des contraintes techniques, explorer de nouvelles pistes créatives et se concentrer sur l’essence de leur métier : l’idée, le concept, l’émotion.
Chez e-artsup, nous préparons nos étudiants à cette réalité, en les formant aux nouveaux outils. L’IA ne remplace pas l’imagination humaine, mais elle permet de l’amplifier. Ceux qui sauront l’utiliser de la bonne manière seront ceux qui resteront concurrentiels sur le marché.

Pour en savoir encore plus sur l’évolution des métiers créatifs face à l’IA, nous vous invitons à consulter notre Guide des Métiers de la Création à l’Ère de l’Intelligence Artificielle.