Témoignage
Dans quelle entreprise travailles-tu aujourd’hui ? Et à quel poste ?
Je suis Designer Digital au sein de la Maison Chanel depuis 2018, d’abord en freelance pendant un an et demi, puis j’ai intégré la Maison en CDI. Je travaille essentiellement sur le site web de la marque. Mon travail consiste à échanger avec les DA, UX, chefs de projets, product owner, experts (accessibilité, SEO, etc.) et développeurs afin de concevoir et réaliser les différents parcours du site : pages de produits, services, tunnels d’achats, etc. J’apprécie tout particulièrement l’exigence de l’univers du luxe par rapport à l’image et la précision.
Pourquoi as-tu choisi e-artsup pour tes études ?
En toute franchise, j’ai choisi l’école un peu au hasard. Je savais juste que je voulais dessiner, sans rien connaître à l’univers de la Direction Artistique. Lors d’un salon de l’Étudiant en terminale, j’ai découvert que les écoles d’arts existaient. Et parmi les stands que j’ai visités, il y avait e-artsup, avec une brochure imprimée sur fond noir. Et dans une des pages, il y avait cette phrase « une école, c’est beau la nuit », avec une photo façon light-painting d’une personne en roller sur le campus. J’ai trouvé la photo belle, alors j’ai choisi, complètement à la légère, mes cinq futures années, comme ça, sur un coup de tête !
Quels ont été les moments marquants de ta formation, quels projets t’ont le plus marqué ?
Je dirais que la première année à e-artsup a été la plus marquante pour moi. Je ne connaissais strictement rien aux métiers du design. L’élément déclencheur concerne le dessin, mais m’a débloqué une manière de penser pour tout le reste.
Comme pas mal de monde, je pense, je dessinais quasi exclusivement du manga, sans aucune notion de proportion, de volume, de lumière et d’ombre, etc. La première année, vraiment touche-à-tout, m’a forcé à oublier un peu mon « style » pour apprendre les bases, une par une.
Je mets des guillemets, car je cachais, en réalité derrière mon « style », un manque de connaissances total, pour justifier mes erreurs techniques ou autres problèmes de logique dans la cohérence de mes dessins.
Cette première année, en plus de me faire découvrir la couleur, la photo, la retouche, la typographie, l’histoire de l’art, le dessin, la perspective et le volume, elle m’a surtout appris à savoir remettre en question ce que je considérais acquis.
Un exemple concret pour illustrer cela : en quatrième année, spécialité Design Interactif (« DI » pour les intimes), il y avait un projet fictif consistant à créer l’identité et la campagne de Always On, un service SNCF/RATP adapté pour les jeunes. J’ai recommencé plus de VINGT fois l’identité et le concept en tournant en rond. Je demandais même en stage à des collègues leur point de vue tellement je bloquais. Puis je me suis rappelé du dessin, de mon « style » auto-proclamé des mangas et de la remise en question. Alors, j’ai relu le brief de zéro en lâchant un peu Photoshop et mes carnets. J’ai tout remis à plat comme si je découvrais le sujet, j’ai écrit noir sur blanc qui est la cible, qu’est-ce qu’on veut pousser, quel est le sens du projet, etc. avant de penser à mon logo ou aux écrans de campagne à tout prix.
À partir de là, ça a avancé comme sur des roulettes, tout ceci grâce à ce déclic obtenu en première année dans l’école.
As-tu rencontré des personnes ou professionnels qui t’ont inspiré pendant tes études à e-artsup ?
Dès la première année, j’ai rencontré tout un tas de personnes formidables. Il y a encore des amis de l’école que je vois aujourd’hui, en 2025, donc 15 ans après mon entrée à e-artsup. Nous avons eu pas mal de projets longs en groupe, ce qui a forgé des liens solides. On a expérimenté ensemble les rushs, le fait de lutter pour réussir avant les délais, et aussi les périodes de « repos du guerrier » (dont il ne fallait pas abuser !), après nos journées d’alternance quand on revenait à l’école, comme disait le directeur de l’école. Côté enseignants, c’était tout aussi riche, le fait d’avoir eu énormément de matières différentes nous a fait rencontrer beaucoup d’enseignants de tous les horizons du graphisme au sens large.
Comment as-tu choisi tes stages ou ton alternance ? Et en quoi ces expériences et ces apprentissages t’ont aidé pour la suite ?
Mes stages et alternances ont reflété l’esprit de l’école, j’ai touché à tout. J’ai commencé par de la start-up de jeu vidéo mobile, puis je suis allé en agence de publicité, et enfin en studio de création digitale. Explorer tous ces univers m’a permis de savoir assez précisément le rôle et le type de boîte que je souhaitais pour mon premier job à la sortie d’école. J’ai donc postulé en tant que directeur artistique junior en agence digitale sans avoir peur de l’inconnu ou de ne pas être à la hauteur. Après mon premier CDI, je suis passé en freelance pour faire quelques missions, environ 1 an, histoire de tester, avant d’entrer chez Chanel en 2018.
Parcours
Designer Digital – Chanel (Paris)
Conception et réalisation d’interfaces multi-devices des sections du site web de la marque
Freelance (Paris)
UX, UI et Motion design pour une start-up et Directeur Artistique pour quelques agences digitales parisiennes.
Directeur Artistique junior – West (Groupe Sedona)
Création d’identités graphiques, des interfaces de sites et applis, des supports prints, showreels.
Découverte de l’univers des interfaces d’intranets et de la création de présentations Powerpoint
Stages & Alternances
Directeur artistique web, illustrations, campagnes et déclinaisons de campagnes, motion design, impressions, branding.
Galerie
Son conseil
Profitez bien de ces années d’études, elles sont précieuses et passent vite. Et pour chaque projet, il ne faut pas hésiter à partir dans tous les sens et aller très loin dans la réflexion. e-artsup permet d’avoir des projets extrêmement proches du réel en agence, mais sans les contraintes créatives parfois trop terre à terre de certaines marques, ni les contraintes de budget !