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« Vol de nuit » : un jeu de plateau inspiré par Saint-Exupéry et signé par quatre Anciens d’e-artsup !

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« Vol de nuit » : un jeu de plateau inspiré par Saint-Exupéry et signé par quatre Anciens d’e-artsup !

Noël approche et vous ne savez pas encore quoi mettre sous le sapin ? Cela tombe bien : Nicolas Minor, Ronan Legendre, Paul Réguème (e-artsup promo 2018) et Louis-Arnaud Viard (promo 2019), quatre Anciens de la filière Game Design, ont sorti au mois de juin « Vol de nuit », un jeu de plateau inspiré du roman éponyme d’Antoine de Saint-Exupéry !


« Vol de nuit » : un jeu de plateau inspiré par Saint-Exupéry et signé par quatre Anciens d’e-artsup !

Édité par 404 on Board (en partenariat officiel avec la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse) et accompagné d’illustrations signées Maud Chalmel, « Vol de nuit » est un jeu coopératif et familial qui voit ses joueurs incarner une équipe de pilotes de l’Aéropostale chargée de livrer le courrier venu de Patagonie. Un véritable périple, rythmé par des tempêtes, du vent, de la brume et d’autres perturbations météorologiques, nécessite de bien communiquer et, surtout, de ne jamais perdre espoir. Bref, un jeu original et particulièrement prenant qui, comme l’indiquent ses quatre créateurs, a d’abord vu le jour à e-artsup. L’école a donc souhaité réunir ce quatuor pour en savoir plus sur l’évolution de ce projet et explorer un univers passionnant, celui des jeux de société. C’est parti pour le décollage !


« Vol de nuit » : un jeu de plateau inspiré par Saint-Exupéry et signé par quatre Anciens d’e-artsup !

De gauche à droite : Nicolas, Louis-Arnaud, Paul et Ronan, les créateurs du jeu « Vol de nuit »


Quand est-ce que la première ébauche de Vol de nuit a été amorcée ?

Paul : Lors d’un devoir de 4e année imaginé par notre professeur Jonas Kaloustian. Durant le second semestre, nous devions alors choisir un livre et faire à la fois un jeu vidéo et un jeu de plateau s’en inspirant. Pour y arriver, nous avons pu également compter sur l’aide d’autres professeurs de la filière Game Design et notamment Farid Ben Salem pour le jeu de plateau.


Avant de vous lancer dans cet exercice, est-ce que vous étiez déjà familiers avec cette œuvre, « Vol de nuit » ?

Nicolas : Pas du tout ! Nous l’avons vraiment découverte avec ce projet. En fait, Jonas Kaloustian nous avait préparé une liste dans laquelle choisir le livre que l’on voulait. La liste était assez diversifiée et quand nous sommes tombés sur « Vol de nuit », ça nous a tout de suite interpellés. Nous avons rapidement feuilleté le bouquin et son univers assez onirique et original nous a semblé particulièrement intéressant à développer. Puis nous avons lu le roman en entier… et nous l’avons tous adoré ! Nous étions emballés à l’idée de pouvoir adapter Antoine de Saint-Exupéry en jeux !

Louis-Arnaud : De plus, les autres livres de la liste portaient sur des univers déjà liés ou abordés par le jeu vidéo, comme celui de la fantaisie. En choisissant « Vol de nuit », nous prenions aussi le pari de partir dans une autre direction, sur une thématique bien moins classique.

Paul : D’autant qu’il s’agissait d’un roman français !


Est-ce que l’aviation, qui se trouve au cœur du récit, vous parlait également ?

Ronan : Pas spécialement non plus !


« Vol de nuit » : un jeu de plateau inspiré par Saint-Exupéry et signé par quatre Anciens d’e-artsup !

Qu’avez-vous pensé de cet exercice qui, de prime abord, ne semble pas si évident ?

Paul : Il nous a énormément apporté ! Tout d’abord, avant de démarrer cet exercice, nous avions uniquement réalisé des « petits » projets dans le cadre du cursus. Là, le projet changeait clairement d’échelle, en impliquant aussi plusieurs professeurs. Bien entendu, la mission n’a pas été simple car il fallait travailler parallèlement sur la conception d’un jeu vidéo et d’un jeu de plateau, mais cette complexité nous a justement permis d’apprendre beaucoup de choses. Pour le jeu de plateau plus spécifiquement, les premiers temps ont été particulièrement difficiles car nous devions trouver l’équilibre entre notre envie de retranscrire notre vision du livre et la nécessité d’élaguer certaines parties – nous ne pouvions pas tout mettre ! Il a fallu faire des choix et bien définir ce que nous préférions !

Louis-Arnaud : Nous avons entre autres sélectionné les phrases qui nous plaisaient le plus, notamment les plus oniriques, et plusieurs d’entre elles se retrouvent dans le jeu de plateau aujourd’hui. Par exemple, la phrase « C’est alors qu’avec les premiers remous de l’air les montagnes autour du pilote oscillèrent » nous a donné l’idée de faire changer le sens des montagnes durant la partie. Des lignes du livre découlent les mécaniques du jeu – comment on pilote un avion, ce qu’on peut faire, etc.

Ronan : La philosophie du jeu et ses plus grosses mécaniques reposent également sur deux thématiques importantes abordées dans l’une des parties du livre : la peur de l’inconnu et la perte de l’espoir.

Nicolas : Au fil des pages, on ressent très bien cette peur d’être perdu dans le ciel, le fait de se sentir faible face aux éléments. C’est ce qu’on a voulu mettre en avant.


Le premier défi consistait donc à « décrypter » une œuvre littéraire avec le regard du Game designer, non ?

Nicolas : Oui. Il fallait trouver un axe sur lequel développer le projet. Il faut savoir que « Vol de nuit » est un live découpé en plusieurs points de vue n’ayant rien à voir et s’accompagnant de leur propre ressenti : une partie du livre se situe au sol et concerne la compagnie aéropostale, une autre suit la femme du pilote et une dernière nous place dans l’avion avec le pilote. Nous avons opté pour la troisième.

Louis-Arnaud : Typiquement, on aurait aussi pu avoir une partie gestion avec le passage du livre lié à la compagnie au sol, en se basant sur le personnage de Rivière et en utilisant la gestion des avions et des appels dans la nuit.


« Vol de nuit » : un jeu de plateau inspiré par Saint-Exupéry et signé par quatre Anciens d’e-artsup !

Petit aparté : si le jeu de plateau est aujourd’hui commercialisé », on ne sait pas à quoi ressemblait le jeu vidéo. Reposait-il sur le même principe ?

Louis-Arnaud : Pas vraiment ! Là où le jeu de plateau mise surtout sur le côté survie, le jeu vidéo partait dans une direction inverse et se voulait davantage comme un voyage onirique : il demandait de contrôler un avion de papier et de suivre un chemin d’étoiles – ces dernières étant très présentes dans le roman en permettant au pilote de se guider.

Nicolas : Dans l’esprit, il se rapprochait plus de jeux comme Flower ou Journey, à savoir des titres narratifs pensés pour faire ressentir une ambiance particulière et vivre une expérience. D’ailleurs, des passages du bouquin et des citations apparaissaient parfois à l’écran.

Ronan : On pouvait y jouer 5 minutes comme 30 minutes ou une heure selon les « skills » du joueur.


Revenons au jeu de plateau. À quel moment vous êtes-vous dit qu’il y avait matière à aller plus loin avec ce projet ? Quand est intervenu le déclic ?

Paul : Quand nous avons reçu nos notes pour le projet ! Nos professeurs ont pu essayer nos deux jeux et nous ont confié avoir bien apprécié l’ensemble, avec une réelle préférence pour le jeu de plateau. Nous avons donc eu une très bonne note et, par la suite, notre professeur Farid Ben Salem nous a conseillés d’aller présenter « Vol de nuit » au Salon du Fantastique à Paris, dans une zone justement réservée à la présentation de prototypes de jeux. C’est là que nous avons commencé à vraiment découvrir l’univers des jeux de société.

Louis-Arnaud : À ce moment-là, nous n’avions pas en tête l’idée de le commercialiser : nous voulions simplement voir si des gens étaient tentés de jouer à notre jeu une fois présenté sur une table !

Nicolas : Ce premier salon a changé beaucoup de choses. Avant d’y participer, nous ne savions même pas qu’il était possible de faire essayer son jeu durant un événement et, au final, nous avons remporté le prix du meilleur prototype ! Cela nous a aussi permis de rencontrer d’autres auteurs de jeux, de prendre conscience qu’il existait de nombreux salons spécialisés et un écosystème très actif… et qu’il était possible de voir son jeu être édité !


« Vol de nuit » : un jeu de plateau inspiré par Saint-Exupéry et signé par quatre Anciens d’e-artsup !

Le jeu a remporté le prix ProtoGônes 2019 dans la catégorie Tout Public


Aviez-vous justement une culture du jeu de plateau avant de vous lancer dans cette aventure ?

Paul : De manière générale, nous aimons tous les quatre jouer ! Toutefois, nous n’avions pas vraiment d’inspiration pour la conception de « Vol de nuit ».

Nicolas : C’est vrai. Nous sommes vraiment laissés portés par le thème du livre sans s’inspirer de jeux déjà existants.


Est-ce que le jeu a beaucoup évolué entre la première présentation faite à vos enseignants et sa forme commercialisée actuelle ?

Louis-Arnaud : Les deux versions se ressemblent, bien sûr, mais elles n’ont également rien à voir ! (rires) Les principales mécaniques étaient déjà présentes au départ, à l’exception de la mécanique dite de communication qui a réellement révolutionné le jeu. C’est simple : quand nous l’avons imaginée, on a tout de suite compris qu’elle allait devenir essentielle !

Paul : En fait, la communication était déjà là au début, mais pas aussi développée, dans le sens où nous n’avions pas encore fait la jonction entre elle et la jauge d’espoir. À présent, plus l’on perd d’espoir et moins l’on peut communiquer, et c’est ce qui apporte une autre dimension au jeu ! En gros, le principe est de jouer des cartes pour se déplacer, sauf que nos coéquipiers vont avoir peu d’informations sur ces cartes et donc essayer de prévoir le chemin de l’avion afin d’éviter les obstacles. Réduire le nombre d’informations partagées au fur et à mesure de la perte d’espoir rend le jeu beaucoup plus dynamique et logique par rapport à ce qu’il pourrait vraiment se passer dans un avion !

Ronan : Nous avons finalement réussi à imbriquer l’une de nos mécaniques de défaite avec l’une des mécaniques principales du jeu !


Le jeu possède plusieurs lectures et requiert de la stratégie, de la mémoire… Sur sa boîte, il est indiqué qu’il s’adresse aux joueurs de 12 ans et plus. Comment se définit ce critère d’âge ?

Ronan : Pour l’âge minimum requis, cela s’est fait de manière empirique, en faisant évoluer ce chiffre au fur et à mesure d’innombrables tests réalisés avec tout type de joueurs, notamment des enfants, et cela dans toutes les régions de France. Ça nous a permis de penser à un âge en particulier avant d’en discuter avec l’éditeur qui, lui de son côté, avait également un chiffre en tête après avoir lui-même joué au jeu.

Louis-Arnaud : L’éditeur a confirmé notre impression car nous étions partis sur l’idée de fixer cet âge à 10 ans. Sauf que, comme nous avions fait énormément de salons dédiés aux jeux de plateau, nous nous retrouvions très souvent à faire tester le jeu à des enfants déjà très habitués à jouer à de tels jeux. En gros, si votre enfant a déjà l’habitude des jeux de plateau, 10 ans, c’est très bien. Mais fixer l’âge à 12 ans permet aussi de s’adresser plus facilement aux enfants moins coutumiers de ce genre de jeux. C’est une question d’équilibre !

Paul : Pour jouer, il faut prévoir certains déplacements, se rappeler de certaines choses au fil de la partie, garder en tête certaines mécaniques… Pour un enfant plus jeune, cela peut éventuellement poser des difficultés.


« Vol de nuit » : un jeu de plateau inspiré par Saint-Exupéry et signé par quatre Anciens d’e-artsup !

Le jeu indique aussi pouvoir être pratiqué de 2 à 5 joueurs. Là encore, comment avez-vous fixé ce nombre ?

Nicolas : Au début, notre jeu était jouable à quatre… parce que nous sommes quatre, tout simplement ! (rires) Mais dès que nous avons commencé à participer à des salons, il nous est apparu évident de faire passer le nombre de 3 à 5 joueurs, sachant que l’expérience de jeu restait quasiment la même. Ce n’est qu’au moment où nous avons commencé à nous rapprocher d’une édition concrète que nous avons remarqué que les éditeurs aimaient quand un jeu pouvait aussi se jouer également à deux. Nous avons alors réfléchi pour mettre au point une variante et l’adapter à ce nombre de joueurs sans pour autant faire une version spéciale : nous ne voulions d’un mode duo n’ayant rien à voir avec le jeu de base.

Paul : Cela n’a pas été facile car il a fallu insérer une dose d’aléatoire pour ce mode duo afin de ne pas changer l’expérience. Évidemment, plus le nombre de joueurs est important, plus il y a de difficultés et plus le scénario de « Vol de nuit » devient amusant ! L’imprévu fait aussi partie du voyage !


Quand la question des droits relatifs au livre s’est-elle posée ?

Paul : Pour être honnête, elle s’était déjà posée au moment du projet à e-artsup car Anna-Livia Gomart-Cardin, notre professeure de marketing, nous avait demandé de plancher sur un business plan pour nos deux jeux : nous avions alors pensé vendre le jeu de plateau avec un exemplaire du livre et, pour cela, il nous fallait acquérir les droits d’auteur. Enfin bon, cela n’a jamais dépassé le stade de l’idée ! (rires)

Ronan : Il faut savoir que l’œuvre de Saint-Exupéry est libre de droit partout dans le monde sauf en France de par son statut de hérault de guerre ! Quand nous avons trouvé notre éditeur, 404 On Board, ce dernier est donc directement allé voir la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse pour présenter le projet. La fondation a tout de suite été séduite par notre jeu que nous voyions avant tout comme un hommage au livre et à Saint-Exupéry. Elle n’a demandé qu’une chose : que son logo soit présent sur la boîte et qu’elle soit mentionnée.

Louis-Arnaud : Notre chance a été aussi de tomber pile-poil au moment des 70 ans du « Petit Prince ». Alors que beaucoup de gens parlaient du « Petit Prince » sans arrêt, la fondation avait aussi la volonté de promouvoir d’autres œuvres d’Antoine de Saint-Exupéry.

Nicolas : Le fait de voir un projet s’attaquer à « Vol de nuit » et non au « Petit Prince », en plus pour un jeu de plateau original, ça l’a tout de suite intéressée – « Allez-y, on donne les droits ! » (rires)

Louis-Arnaud : De toute façon, nous n’imaginions pas faire autrement. D’ailleurs, avant de signer avec 404 On Board, nous étions aussi en discussion avec un autre éditeur qui, lui, souhaitait changer la thématique, n’éant pas sûr de pouvoir obtenir les droits. Pour nous, c’était clairement rédhibitoire : c’était Saint-Exupéry ou rien !


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Parlons de l’éditeur maintenant. « Vol de nuit » est le premier jeu de 404 On Board, jeune filiale dédiée aux jeux de plateau de 404 Éditions. Comment s’est fait ce rapprochement ?

Nicolas : En buvant un coup ! (rires)

Louis-Arnaud : Nicolas n’a pas tort ! En fait, nous avons rencontré son équipe durant le Festival International des Jeux de Cannes, un rendez-vous incontournable du secteur qui se déroule généralement un mois avant le célèbre festival du cinéma. Et lors de cet événement, le « off », c’est-à-dire ce qu’il se passe souvent en soirée et en marge de la programmation officielle, est particulièrement important : c’est là que les créateurs de jeux peuvent présenter leurs prototypes et rencontrer des éditeurs qui, le soir, ont davantage le temps de jouer que durant la journée où ils sont très sollicités.

Paul : En général, la journée voit les éditeurs enchaîner les rendez-vous, tandis que le off en soirée leur permet vraiment de parcourir les différents jeux auxquels ils s’intéressent, parfois même sans préciser qu’ils sont éditeurs.

Louis-Arnaud : Lucie Levron de 404 Éditions est ainsi venue faire une partie, puis deux, puis elle est revenue avec son équipe pour continuer à jouer et monopoliser notre table. Très vite, le courant est passé entre nous, d’autant qu’ils semblaient adorer le jeu et sa thématique. Cela s’est fait naturellement.


Quand on regarde la boîte du jeu, on remarque le nom – et le talent – d’un autre membre de l’équipe : l’illustratrice Maud Chalmel. Comment s’est-elle retrouvée embarquée dans l’aventure ?

Louis-Arnaud : Grâce à notre éditeur. En effet, à chaque salon, nous notions habituellement les illustrateurs des jeux qui nous plaisaient et Maud en faisait justement partie. Comme il se trouve que 404 Éditions avait déjà pu travailler avec elle par le passé, le contact s’est fait facilement : elle a été séduite par l’idée et a accepté de nous rejoindre. Et même si la direction artistique était déjà bien avancée à ce moment-là, Maud a poursuivi dans l’esprit et en a fait quelque-chose de bien plus beau encore !


« Vol de nuit » : un jeu de plateau inspiré par Saint-Exupéry et signé par quatre Anciens d’e-artsup !

Combien de temps cela prend de finaliser un jeu ?

Paul : Une fois la signature actée avec l’éditeur, nous avons eu 3-4 mois pour peaufiner les règles. Par manque de chance, cela tombait en pleine pandémie et nous avons dû faire ça surtout à distance. Une fois cette étape passée, il nous a fallu encore 3 mois pour achever l’ensemble, avec les illustrations, la production, etc.

Ronan : En gros, quand on signe avec un éditeur, il faut bien prévoir environ un an avant la sortie du jeu.

Nicolas : Bon, en raison de la Covid-19, cela a pris un peu plus de temps cette fois !

Paul : Pour donner une idée, le jeu est parti à l’impression en février 2021, pour une sortie le 30 juin ! La fabrication requiert du temps.


Et quelle a été votre réaction une fois le jeu commercialisé ?

Paul : La première fois où j’ai ressenti une immense fierté, c’est en parcourant le Festival Ludique International de Parthenay (FLIP) en juillet dernier : croiser plein de boîtes du jeu lors de l’événement et, surtout, voir plein de tables y jouer, cela a été incroyable. Il faut se dire que, jusqu’à la sortie du jeu, il n’y avait qu’un seul exemplaire que l’on trimballait partout et qui commençait à s’user : notre prototype ! Là, c’était assez émouvant d’autant que les bénévoles du FLIP avaient fait l’effort d’apprendre les règles pour les expliquer aux festivaliers !

Louis-Arnaud : Pour y avoir été avec Paul, je confirme que le FLIP était vraiment super. Personnellement, j’ai aussi eu un vrai choc quand j’ai vu le jeu vendu à la Fnac. Le voir dans un tel magasin alors que, pendant de long mois, il n’était que sur mon étagère, cela m’a fait bizarre ! Et quand quelqu’un s’y intéresse et que je suis à côté, je n’hésite pas : je lui explique les règles ! (rires)

Nicolas : Pareil ! Et maintenant, quand on participe en salon avec, cette fois, notre jeu édité sous le bras, on se dit qu’on a passé un cap et qu’on a accompli du chemin pour basculer de la zone proto à la zone éditeurs. Que des gens viennent te voir en te disant « Ah, oui, « Vol de nuit », j’ai en entendu parler » avant même que tu n’aies sorti le moindre mot, ça paraît fou !

Ronan : Moi, ce que je retiens, c’est la première fois où une personne nous a demandé de lui dédicacer son exemplaire lors d’un salon. Avant, c’était plutôt nous qui cherchions la signature d’un éditeur ! (rires) Je m’attendais pas à ce qu’on me demande d’écrire sur une boîte !


Si l’engouement est réel autour de « Vol de nuit » dans les salons, il l’est aussi sur la toile. Il suffit de voir le nombre de vidéos sur YouTube présentant votre jeu !

Louis-Arnaud : Au sein de l’équipe, c’est un peu mon rôle de faire remonter ce qui peut se dire sur le jeu en ligne. Et au départ, notre crainte a vraiment été de voir comment le jeu allait être réceptionné par la communauté des joueurs. Heureusement, cela s’est bien passé !

Nicolas : La première vraie chronique-critique du jeu venait, il me semble, de Tric Trac, qui est un peu la référence dans le milieu. Forcément, avant d’en découvrir le contenu, il y a eu un peu de stress : nous, on l’aimait notre jeu et, si dans les salons, le public semblait l’apprécier, on ne savait pas quel allait être l’avis des pros. Au final, le jeu a été bien reçu et nous avons été soulagés !

Paul : Après, comme pour tous les jeux de la création, il y aura toujours des gens pour pester contre les règles ! (rires)

Ronan : Une personne m’a même contacté récemment car elle aurait aimé un mode solo ! (rires) Je suis désolé, mais il y a problème de cohérence !



Aujourd’hui, bossez-vous sur de nouveaux projets ?

Louis-Arnaud : Nous avons en tête une possible extension pour « Vol de nuit » afin de le faire évoluer. Et, oui, nous travaillons aussi sur un nouveau jeu ! Évidemment, on ne peut pas en dire plus à l’heure actuelle si ce n’est qu’il ne sera pas tiré d’un livre et que ce sera vraisemblablement un jeu de carte avec des mécaniques un peu spéciales. On espère pouvoir faire le « crash test » du prototype au prochain off de Cannes l’an prochain !

Nicolas : Après, on avance petit à petit car, en parallèle, nous avons tous des activités professionnelles, en entreprise ou en tant que freelances. Vivre de la création de jeux de société, ce n’est pas possible à moins d’en créer énormément ou d’avoir un hit mondial, surtout quand, comme dans notre cas, les revenus sont répartis entre nous quatre ! N’est pas Bruno Cathala qui veut ! (rires) Reste que si l’on fait ça, c’est aussi pour se faire plaisir. Et on ne va pas se mentir : « Vol de nuit » est une super carte de visite. Avoir un tel projet à son actif, c’est un vrai plus pour sa carrière pro.


Enfin, en tant que joueurs, quel est le dernier jeu que vous avez apprécié, en dehors de « Vol de nuit », bien entendu ?

Paul : En ce qui concerne ma dernière découverte en jeu de plateau, je dois dire que j’adore « Linq », même s’il n’a rien à voir avec notre jeu !

Nicolas : Mon dernier coup de cœur serait sans doute « Oriflamme », l’As d’or de Cannes 2020.

Louis-Arnaud : Moi, ce serait « Gloomhaven », sans hésiter.

Ronan : Pour ma part, ce serait un jeu que j’ai découvert il y a peu et qui est sorti en même temps que « Oriflamme » : il s’agit de « Little Town » !


« Vol de nuit », édité par 404 on Board en partenariat officiel avec la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse. Prix de 30 euros. Disponible sur lisez.com, ainsi que sur la Fnac, Amazon… et, bien sûr, dans de nombreuses boutiques dédiées aux jeux de société partout en France !

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« Vol de nuit » : un jeu de plateau inspiré par Saint-Exupéry et signé par quatre Anciens d’e-artsup !
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